Demeurer tranquille ; Maintenir la paix
Méditations
pratiquées et enseignées par Mikao Usui
Zazen
Shikan Taza
(assise immobile) et Mokusho Zen (méditation sans support de la clarté
silencieuse)
"L'eau, si vous ne l'agitez pas, deviendra
claire. De même, l'esprit, laissé inaltéré, trouvera
sa propre paix naturelle"
"Méditer
signifie simplement maintenir la présence, que ce soit dans l’état
calme ou dans le mouvement : il n’y a rien sur quoi méditer.
Il n’y a rien à rechercher, de plus clair ou de plus élevé,
en dehors de la reconnaissance et de la continuation de notre état
de pure présence..."
Patrul
Rinpoché
(Illustration
: © D.R
- À défaut de précision, tous droits réservés)
(Source de l'illustration : Veuillez
cliquer sur l'image)
Une fois que tout est réalisé comme Bouddha
La méditation et la vue n'existent plus séparément
Adopter ce chemin est la vue suprême
En méditant, nul ne peut trouver Bouddha
En l'absence de méditation, on ne le perd pas davantage
Demeurez dans la non-distraction de l'état naturel
Portez votre regard très loin, mais sur aucun objet en particulier.
Entendez naturellement, mais n'écoutez rien en particulier. Acceptez
tout ce que vous sentez, mais ne prêtez attention à aucune sensation.
Laissez votre conscience s'absorber complètement dans l'océan
illimité de la tranquillité.
Michio
Kushi
Zazen signifie littéralement la “méditation”
(zen - c-a-d un état de conscience sans mouvement, sans support, sans
référence conceptuelle) “assise” (za). Shikan
signifie “rien que”, "juste" ou “seulement”.
Ta signifie “faire” ou encore “frapper”,
et za, “être assis”. Le shikan-taza est
donc une pratique où l’esprit se centre intensément sur
la posture assise, le seul fait de “juste s’asseoir”, sans
intention particulière, avec intrépidité, tel un tigre
prêt à bondir.
Étymologiquement,
le mot shi-kan provient du chinois chih (shamatha
- le calme mental) et kuan (vipashyana - la vue profonde).
La méthode associe donc, de façon indissociable, concentration
et vision pénétrante, repos calme et clarté vigilante.
Ainsi, les deux points fondamentaux de la méditation sont la stabilité
et la clarté intérieure qui, progressivement, déboucheront
sur la connaissance de l'esprit et l'éradication de l'ignorance.
Si vous voulez voir une fresque, vous devez amener une bougie, immobile
et brillante à la fois. Si elle est immobile, mais non brillante,
ou encore si elle est brillante, mais qu’elle vacille, vous ne verrez
rien.
Le Bouddha

zen
©
Patrice Gros
La base même du shikan-taza est une foi inébranlable
dans le fait que l'adoption de la posture du Bouddha, avec un esprit vidé
de toute conceptualisation, de toute croyance et de toute opinion préconçue,
entraîne la réalisation ou le déploiement de l'esprit
bodhi (bodai-shin : sagesse intrinsèque ; conscience éveillée)
dont tous les êtres sont dotés.
Yasutani
Roshi
Doctes et bons amis, le calme et la sagesse sont
les fondements de ma méthode. Avant tout, ne tombez pas dans l'erreur
de croire que ce sont deux choses différentes. C'est une seule et même
substance, et non deux. Le calme est la substance de la sagesse, et la sagesse
est la fondation du calme. Chaque fois que fonctionne la sagesse, le calme
est en elle. Chaque fois que le calme fonctionne, en lui est la sagesse.
Hui-Neng,
Sixième Patriarche Zen
Zazen, c'est simplement être présent pendant zazen lui-même
; c'est shikantaza. Ce n'est pas
quelque chose que vous pourrez acquérir après avoir fait zazen.
Il ne s'agit pas de conceptualiser le processus lui-même, mais de se
concentrer sur le processus lui-même... Et le processus, c'est
vous.
Dainin
Katagiri
Le
sens de shikantaza est difficile à comprendre. Taza : ta est un préfixe
emphatique et za est "s'asseoir", taza signifie donc "s'asseoir
fermement". En japonais, shikan peut avoir deux sens. Le premier, qui
est son acceptation usuelle, signifie "seulement". Le deuxième,
itasura en japonais, signifie "prendre le plus grand soin". Donc
shikantaza peut se paraphraser par "mettre totalement son énergie
dans l'assise".
Ryôtan
Tokuda Sensei

Les sept aspects de la posture
méditative de Vairocana (ou posture des sept Vajra)
1 - jambes croisées (lotus ou demi-lotus)
2 - mains en posture de méditation (dyana-mûdra) ou reposant
sur les genoux
3 - dos droit
4 - épaules tirées en arrière
5 - menton légèrement rentré
6 - lèvres légèrement entrouvertes, ainsi que les dents
avec la
pointe de la langue touchant le palais supérieur, à la racine
des dents
7 - yeux ouverts avec le regard vers le bas, suivant l’arrête
du nez
"Il
y a sept points particuliers au niveau physique concernant la position assise.
La première chose importante est d'avoir la colonne vertébrale
droite. Pour éviter des tensions dans la nuque, il suffit de la
courber légèrement en avant. Les yeux sont dirigés vers
le bas, ce qui relâche le front. Le bout de la langue touche la racine
des dents supérieures, afin de décrisper la mâchoire.
Puis, pour relâcher les épaules, les mains sont posées
sur les cuisses, la droite sur la gauche et les pouces se touchant (ce qui
permet d'unir les énergies droite et gauche). La position assise en
lotus ou demi-lotus permet également de relier les différentes
énergies corporelles en même temps que la relaxation du corps..."
Tarab
Tulku
"La
posture est enseignée selon cinq points. Le premier consiste à
croiser les jambes pour faire circuler l'énergie pranique entre le
tronc et le chakra secret. Ceci améliore la production de chaleur subtile
interne. Le second consiste à placer les mains dans la posture de l'équilibre,
l'une sur l'autre (...). Les mains sont posées sur le bas du ventre,
au niveau du chakra, quatre doigts sous le nombril. Comme pour les jambes
croisées, cette position empêche l'énergie de se disperser.
Le troisième point consiste à garder la colonne vertébrale
droite, ni trop tendue ou rigide, ni affaissée ou voûtée.
Ceci permet de maintenir les canaux, en particulier les trois principaux,
droits et ouverts afin que le prana puisse circuler régulièrement
et facilement. Le quatrième point consiste à rentrer légèrement
le menton, ce qui allonge l'arrière du cou et aide à calmer
les pensées. Le cinquième est de garder la poitrine dilatée,
ce qui favorise la respiration et aide l'ouverture du chakra du coeur."
Tenzin
Wangyal Rinpoché - Guérir par les formes, l’énergie
et la lumière (Éditions Claire Lumière)
"Il
y a aussi une posture de méditation simple, en deux points, que l'on
peut adopter quand il n'est pas possible ou approprié de prendre la
posture complète en sept points. Elle
se résume au fait de garder le dos droit et le reste du corps aussi
détendu que possible."
Mingyur
Rinpoché


(Source de l'illustration : Veuillez cliquer
sur l'image)
La
pratique du calme mental consiste à stabiliser l'esprit. Elle conduit
à l'unité et clarifie les eaux troubles du mental pour permettre
la compréhension de la nature ouverte.
La vision pénétrante, c'est la conscience claire et l'unité,
la nature ouverte elle-même, sans concept ni séparation entre
un “moi” qui perçois et un objet perçu.
Tulku
Thondup
Shamatha - le calme maintenu dans l'esprit - c'est
ne rien faire, c'est-à-dire relâcher toute saisie et toute crispation.
Vipashyana - la vision pénétrante - c'est comprendre qu'il n'y
a rien à faire, parce que l'esprit est pure sagesse et que tout s'y
manifeste.
La
méditation sans objet
Il
s'agit en fait d'une vigilance sans objet, d'une qualité de présence
et d'abandon au flot du devenir.
Dans cet Abandon se révèle la complétude du Soi, la quintessence
de l'Être
dans laquelle "JE" révèle toute sa vacuité
et sa transparence.
Aksysmundi
Pour
ne diriger votre esprit sur aucun support ni objet, vous devez regarder fixement,
directement dans l'espace, droit devant vous, les yeux ouverts et ne diriger
votre esprit sur aucun objet quel qu'il soit.
Sans laisser votre esprit penser à quoi que ce soit, ne tolérez
pas même le plus léger errement mental. Ne dirigez pas votre
esprit vers une réflexion sur les qualités que présente
ou non cet état, sur le passé, ou l'avenir. Postez votre attention
comme un espion qui contrôle avec beaucoup de diligence que vous ne
vagabondez pas, puis détendez-vous. En d'autres termes, placez-vous
dans un état tranquille, sans artifice, de présence, ici et
maintenant.
Ne vous dispersez pas même pour un instant. Soyez aussi attentifs que
lorsque vous enfilez une aiguille. Ne laissez pas votre esprit être
turbulent, qu'il soit plutôt comme un océan sans vague. N'essayez
pas d'accomplir quoi que ce soit d'une manière consciente, de vous-même
; observez plutôt votre esprit comme observe l'aigle qui plane. Soyez
complètement libres de tout espoir et de toute inquiétude. Quand
vous ne vous laissez pas aller à la dispersion, les pensées
ne viennent pas. Mais, lorsque advient la dispersion, parce que vos pensées
viennent les unes après les autres, essayez alors de les reconnaître
pour ce qu'elles sont dès qu'elles s'élèvent : regardez-les
en face, puis fixez votre esprit comme auparavant. Peu importe les pensées
qui arrivent de cette façon ; reconnaissez-les simplement pour ce qu'elles
sont. Dirigez votre attention sur elles sans rien penser de semblable à
“Je dois les arrêter” ou “J'ai réussi à
les arrêter”, ni vous sentir honteux ou malheureux. Regardez-les
simplement avec l'oeil de la conscience discriminante. Prenez la pensée
elle-même comme base ou objet de concentration pour votre esprit et
fixez-le sur elle. Entraînez votre esprit à ne pas tomber dans
un état trop tendu ni trop relâché.
IXe
Karmapa - Le Mahamoudra (Ed. Yiga Tcheu Dzin)
Note : La méditation dite "sans support"
(dont l'objet est de demeurer dans la continuité de l'instant présent),
est une pratique déjà assez avancée et réservée
à ceux qui sont familiers avec l'assise méditative. Les personnes
débutantes peuvent, quant à elles, suivre le va et vient naturel
du souffle et poser leur attention dessus, avec douceur et légèreté,
sans concentration forcée. Il convient juste de maintenir une qualité
de présence ouverte et d'être un avec le souffle, de façon
détendue, spacieuse et alerte à la fois.
Ne dirigez votre esprit sur aucun objet, ou plutôt,
laissez-le lui-même se relâcher et se détendre en son état
naturel, sans artifice, sans conscience d'un soi, sans préoccupations
anxieuses. Placez-le simplement sur quoi que ce soit qui survienne. Laissez-le
devenir calme et détendu. Il trouvera sa propre stabilité. N'essayez
pas d'accomplir quelque chose ou de vous donner du mal. Détendez-vous
comme le petit enfant dont l'estomac est rempli, ou comme une botte de paille
quand la corde qui la liait a été coupée. Fixez alors
votre esprit et gardez votre attention sur le moment présent, de manière
à ne vous distraire aucunement de cet état. Excepté cela,
il n'est rien sur quoi méditer. Placez votre esprit en son état
naturel et si vos sessions de méditation sont courtes, allongez-les
légèrement. Demeurez dans un état d'esprit resplendissant
et, si celui-ci s'évanouit, faites une pause. Néanmoins, même
entre deux séances, que votre esprit garde un contrôle attentif.
Ouang Tchoug Dordjé, IXe Karmapa
La discipline de la pratique de shamatha (“méditation de
la tranquillité”) consiste à ramener sans cesse l'esprit
au souffle. Si vous êtes distraits, à l'instant même où
vous vous en rendez compte, ramenez tout simplement votre esprit au souffle.
Rien d'autre n'est nécessaire. Même se demander : “Comment
est-ce possible que je me sois laissé distraire ?” est encore
une autre distraction. La simplicité de l'attention, qui ramène
sans cesse l'esprit au souffle, va progressivement l'apaiser.
Sogyal
Rinpoché
Pendant que vous pratiquez la respiration consciente, l'objet de votre
attention, de votre Pleine Conscience, est votre respiration ; vous arrêtez
toute pensée. Qu'il s'agisse du passé, du futur, de votre douleur,
de vos projets, etc., vous cessez de penser, et quand vous cessez de penser,
vous commencez à être vraiment là, corps et esprit réunis.
Thich
Nhat Hanh
Calmer son esprit, calmer ses émotions, développer la vision
intérieure, par le maintien d'une posture stable et le contrôle
du souffle, c'est élever notre niveau de conscience pour s'harmoniser
et résonner plus près avec la Source de Vie de l'Univers, quel
que soit le nom qu'on lui donne. Dans le coeur de l'homme, il y a un Bouddha
qui demande à s'éveiller et à manifester pleinement sa
puissance dans notre vie quotidienne, si tous les jours, nous savons faire
le vide en nous et écouter sa voix. (...) Méditer, ce n'est
pas tant concentrer l'esprit dans un effort mental, que de l'observer se calmer
spontanément en regardant les pensées les unes après
les autres apparaître, puis s‘épuiser et disparaître
d'elles-mêmes sans que nous réagissions. (...) Quand la posture
est stable, la respiration lente et profonde, le coeur rond, calme, brillant,
l'énergie circule librement en nous. (...) Méditer, c'est développer
une immense compassion au-delà des formes et des apparences. C'est
comprendre que la Source de Vie est Unique et la même pour tous, et
ceci nous rapproche les uns des autres.
Révérend
Yukaï
Les
pensées ? De simples nuages flottant tranquillement dans le ciel de
notre esprit !

illustration : D.R
"Quand
je parle de méditation, je ne fais pas allusion à l’image
guidée, à la visualisation, à la relaxation profonde,
qui ont pour but de promouvoir un peu de soulagement ou un moment de confort.
Dans la méditation, nous devenons des témoins et observons simplement
nos pensées, nos émotions et nos sensations physiques, sans
les juger. Nous ne nous engageons pas dans nos pensées : nous les observons.
Si nous jugeons, nous observons simplement que nous jugeons. Il n’y
a rien d’autre à faire que de regarder nos pensées avec
un paisible détachement, comme des nuages blancs flottant tranquillement
dans un ciel bleu limpide.
La méditation est une manière de saluer le bavardage de notre
mental, au lieu de le transcender ou de s’en débarrasser. C’est
un moyen de découvrir ce que nous ne sommes pas et cette découverte
constitue l’une des premières étapes dans la découverte
de ce que nous sommes.
La méditation est une porte ouvrant sur le guérisseur intérieur,
car celui-ci ne peut être atteint que par l’acceptation de chaque
moment tel qu’il est. En nous abandonnant à l’énergie
simple et claire du guérisseur, nous acceptons d’être là
où nous en sommes dans notre voyage et reconnaissons qu’il s’agit
encore d’un stade de purification."
Niro Markoff Asistent, Comment je me suis guéri du Sida
(Éditions Vivez Soleil)

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enseignements de maîtres contemporains.
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Voir également ce texte essentiel sur le "retournement
de la lumière".
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