Retourner
la flèche de l’attention :
Être conscient d’être conscient ; Ramenez le regard
à la source de l'esprit
Compilation
de textes choisis afin d’appliquer le "retournement de la conscience"
=> Voir
aussi cette page en complément <=
Vous pouvez observer l'observation mais pas l'observateur.
Vous vous savez être l'ultime observateur par une intuition directe et non par un
raisonnement logique fondé sur l'observation.
Tout ce qui arrive pointe, comme l'aiguille aimantée vers le nord, sur votre existence en tant que centre de perception.
Négligez l'aiguille et prenez conscience de ce vers quoi elle pointe.
C'est très simple, mais cela doit être fait.
C'est la persistance avec laquelle vous maintenez le retour vers vous qui est importante.
Nisargadatta Maharaj
Comment
percevoir notre vraie nature ?
Cela qui perçoit est notre vraie nature.
Hui Hai
Retourne ta vision, et le secret sera là !
Houei-Neng
Tourne
ton visage vers ton propre visage.
Il n’y a personne que toi-même.
Rûmi
Au lieu de diriger la conscience vers l'extérieur ou l'intérieur, tournez-la vers elle-même et découvrez que vous êtes la Conscience même.
Michaël Szype
Soyez le thème même de votre méditation.
Nisargadatta Maharaj
Retourner le regard vers sa source... C'est un regard impersonnel.
Le retour propose un mouvement inverse, une conversion du regard, un virage à cent-quatre-vingts degrés, une nage à contre-courant vers l'abîme d'où surgit la naissance, une soif irrésistible de la source originelle qui déjà augure des retrouvailles. Inlassablement revenir, revenir à la maison. Le récit du retour est celui de l'enfant prodigue.
Montrez-vous vous même du doigt et observez !
Ramana Maharshi
Voici une autre instruction essentielle, tirée de l'Istopadesha (tradition Indienne advaita) :
Regarde
ce grâce à quoi tu regardes.
Si tu vois cela,
Tu vois tout.
Concentrez votre pensée sur Cela qui voit
Ramana Maharshi
Question
d'un disciple :
Quel type de méditation pourrait m'être utile ?
Ramana
Maharshi :
Les méditations sur des objets ne servent à rien.
Vous devez apprendre à voir que sujet et objet ne font qu'un. En méditant
sur un objet, concret ou abstrait, vous détruisez l'impression d'unité
et créez la dualité.
Méditez sur ce que vous êtes en réalité... vous découvrirez...
Le
disciple :
Quoi ?
Ramana
Maharshi :
C'est à vous de le découvrir. Cela se révélera.
Accrochez-vous à cette révélation.
Tournez votre attention vers le sujet qui perçoit.
Il est la source de votre "je".
Réalisez cela, c'est la tâche qu'il faut accomplir.
Découvrez la réalité que représente ce mot "je".
Découvrez l'entité qui est la source du mot "je".
C'est le Soi, le Soi de tous les soi."
Ne fixez pas votre attention sur toutes ces choses de la vie qui ne cessent
de changer, ni sur la mort et les phénomènes.
Ne pensez même pas à l'acte de voir qui vous fait percevoir ces
choses, mais seulement à cela qui voit toutes ces choses, cela à
qui l'on doit toutes ces choses.
Au début, cela semblera presque impossible, mais les résultats
se feront sentir progressivement.
Cela demande des années de pratique quotidienne, mais c'est ainsi que
l'on devient un maître.
Chaque jour, pendant un quart d'heure les yeux ouverts, essayez
de garder l'esprit fixé sur Cela qui voit.
Il est en vous.
Ne vous attendez pas à ce que "Cela" soit quelque chose de
bien précis sur lequel le mental peut se fixer facilement.
Il faut des années pour trouver ce "Cela", mais les résultats
de cette concentration seront apparents en l'espace de quatre à cinq
mois : paix de l'esprit, pouvoir de faire face aux ennuis, clairvoyance inconsciente.
Je vous ai donné cet enseignement comme les Maîtres le donnent
à leurs disciples intimes.
A partir de maintenant, pendant la méditation, concentrez
votre pensée non pas sur l'acte de voir ni sur ce que vous voyez, mais
sur Cela qui voit.
≈≈≈≈≈≈≈
Alors, sans poursuivre les apparences, regardant directement 'celui' à qui cela apparaît, le chemin de la bouddhéité n'est guère long ! Car on verra alors notre propre face indicible.
Guendun Tcheupel.
≈≈≈≈≈≈≈
Et nous, spectateurs qui toujours, regardons les choses, et jamais Ce qui regarde. Qui nous a donc retournés comme cela ?
Rainer Maria Rilke
≈≈≈≈≈≈≈
Chandra Swami
Peu de gens ont compris l'approche de
Ramana Maharshi avec le questionnement "Qui-suis-je"
La plupart des gens en font un exercice purement intellectuel autour de cette
fameuse question.
Il faut tenir compte de la vie de Ramana Maharshi pour mieux comprendre sa proposition
qui justement n'est pas à comprendre.
L'idée centrale de cette méthode est d'inverser
l'attention. Notre attention est quasiment toujours dirigée vers
l'extérieur, il s'agit de la retourner vers son origine. C'est ce que
Jung appelait le "backward flowing of attention" (le courant arrière
de l'attention).
Cela c'est la voie pour connaître directement "Qui-suis je?"
Ce n'est pas un processus de réflexion. Vous n'êtes pas conscient
de Ce que vous êtes réellement parce que "votre" attention
est toujours dirigée vers l'extérieur.
Si vous pouvez inverser le processus à 180° alors vous découvrirez
Qui ou Ce que vous êtes réellement au centre de vous-même.
Ce retournement de l'attention c'est la méditation.
Regarde “celui” qui regarde !
Un grand maître de méditation dzogchen donna une de ses photos dédicacée à un disciple. Celle-ci comportait l'instruction essentielle suivante :
Regarde
cette photo,
Puis regarde ton esprit,
Regarde celui qui regarde.
Si tu vois cela, tu es le vainqueur.
Dudjom Rinpoche
Il suffit de retourner le regard vers ce qui regarde
Cette
ultime réalité est cela qui connaît et qui est inné
en vous. Plus précisément, ce n'est pas juste une conscience en
général, mais la conscience qui a conscience d'elle-même.
On
l'appelle donc “conscience de soi, présence éveillée,
conscience originelle”.
La présence éveillée est présente avant toute pensée,
avant toute sensation. Tout baigne en elle. Nous sommes cette présence.
Il suffit de retourner le regard vers ce qui regarde.
Ainsi, (...) en permettant à votre attention de se tourner naturellement et doucement vers celui qui est conscient – celui qui ne pense pas – vous découvrez la pure présence éveillée de rigpa, libre de tout mouvement de pensée, au-delà de toute notion d’extérieur ou d’intérieur, sans entraves et ouvert, comme un ciel clair.
Et dès
que vous tournez votre regard nu sur vous-même,
Ce regard qui n'a rien à voir débouche sur la clarté,
La Présence dans son évidence, nue et vive.
Être conscient est être éveillé. Inconscient signifie endormi. Vous êtes conscient de toute façon, vous n'avez pas besoin d'essayer de l'être. Ce qui est nécessaire c'est d'être conscient. Soyez conscient délibérément et consciemment. Élargissez et approfondissez le champ de conscience. Vous êtes toujours conscient du mental, mais vous n'êtes pas conscient de vous-même en tant qu'être conscient.
Nisargadatta Maharaj
Méthode vivante du retournement de la lumière
Tiré
du classique Taoiste Le Secret de la Fleur d’Or
(traduction
Thomas
Cleary)
1. Point n'est besoin d'abandonner vos occupations ordinaires tandis que vous
pratiquez le retournement de la lumière. Comme disait un ancien : «
Quand des situations se présentent, il faut réagir. Quand des
choses se présentent, il faut discerner. »
2. Si vous gérez vos occupations avec une vigilance précise, la lumière ne sera pas submergée par les choses. Aussi convient-il de répéter maintes fois ce retournement « sans forme » de la lumière.
3. Si vous pouvez inlassablement « ramener le regard » à la source de l'esprit, quoi que vous fassiez alors et sans vous attacher à la moindre image d'une « personne » ou d'un « soi », ce sera le « retournement de la lumière où que l'on soit ». C'est la meilleure des pratiques.
4.
Si vous pouvez passer une ou deux heures tranquilles à méditer,
tôt le matin, l'esprit dégagé de tout objet, voilà
ce qu'il y a de mieux. Quand vous êtes occupé par votre travail
ou par des rapports avec les autres, recourez à la technique du «
ramener le regard » et il n'y aura pas d'interruption [de votre pratique].
Si vous pratiquez ainsi pendant deux ou trois mois, nul doute que les grands
éveillés du Ciel confirmeront votre expérience.
Retourner la conscience sur elle-même
Un
passage du fameux Fukanzazengi
nous semble particulièrement intéressant dans la mesure où
il rectifie un point important. Dogen nous dit en effet qu’il faut «
apprendre l’introspection qui dirige la lumière
vers l’intérieur, pour illuminer notre vraie nature. Le corps et
l’âme d’eux-mêmes s’estomperont, et notre visage
originel se révélera».
Qu’est-ce que cette introspection qui dirige ou retourne la lumière
vers l’intérieur pour illuminer notre vraie nature ? Il s’agit
simplement de retourner la conscience sur elle-même,
soit d’observer l’observateur. Contrairement
à ce qui est souvent enseigné, il ne faut ni se concentrer sur
la posture, ni sur la respiration, ni même observer les pensées,
mais uniquement prendre conscience de notre propre conscience.
Ainsi, nous nous établissons dans la nature de l'esprit que Dogen nomme
Hishiryo. Hishiryo n’est autre que notre conscience consciente
d’elle-même dans laquelle pensées et absence de pensées
prennent place. Comme elle n’est pas affectée par les pensées,
nous pouvons les laisser s’écouler librement sans que leur mouvement
n’affecte notre état contemplatif.
En pratiquant le retournement de la conscience sur elle-même, notre vraie
nature (visage originel) se révèle d'elle-même, car l'essence
de l’esprit est à la source de la conscience ordinaire. Avec un
peu de pratique, notre corps et nos pensées sont perçus comme
irréels, flottant comme des hologrammes dans l’espace de la conscience
vide et radieuse.
Ce dépouillement du corps et de l'esprit par le retour de la lumière
n'est autre que la voie directe du Zen qui pointe directement vers la nature
de l'esprit pour s'éveiller et accomplir la voie du Bouddha.
Comme Hishiryo est notre état naturel lorsque l’on renonce
à tout effort, il n’y a rien à faire. Il faut juste s’asseoir
(Shikantaza). Comme cette non-pratique ne fait que clarifier notre
nature originelle voilée par les cinq skandhas, l’éveil
n’est pas une finalité à atteindre pour Dogen, mais le dévoilement
de notre nature de Bouddha.
Texte tiré du blog "Un Vide Insondable", qui a malheureusement fermé.
Vous devez en conséquence abandonner une pratique fondée sur la compréhension intellectuelle, courant après les mots et vous en tenant à la lettre. Vous devez apprendre le demi-tour qui dirige la lumière vers l’intérieur pour illuminer votre véritable nature. Le corps et l’âme d’eux-mêmes s’effaceront, et votre visage originel apparaîtra. Si vous voulez atteindre l’Éveil, vous devez pratiquer l’Éveil sans tarder.
La nature de l'esprit, claire et vide, est naturellement limpide. Quand l'esprit regarde l'esprit, toutes les apparences arrivent à leur terme. Repose en cet état où il n'y a rien à voir - ni sujet, ni objet. Tel est l'abîme de la nature de l'esprit en lequel l'objet à méditer est libéré en pure présence.
L'essence du coeur
Retourner la conscience vers l'attention elle-même
C'est quelque chose de très immédiat. Je vous demande de diriger votre attention au centre de votre attention, loin de perceptions sensorielles, pas même de porter votre attention sur quoi que ce soit. Ce que je vous demande de faire, c'est de mettre toute votre attention sur le fait que vous êtes conscient. On pourrait dire que la conscience se retourne vers l’attention elle-même. Donc, la conscience, ce qui auparavant était placée sur les perceptions des sens, se retourne maintenant. Et la conscience, qui avant était occupée par toutes sortes de choses, y compris les pensées – qui sont aussi des choses - la conscience se retourne vers elle-même et réalise l’état de présence… Cette présence non-manifestée et éternelle qui est à la base de l'expérience que vous faites actuellement.
Maintenir son attention de façon continue sur cela qui, en nous, connaît
Méditer c'est maintenir son attention de façon continue sur cela qui, en nous, connaît ; c'est veiller sur cela qui est éveillé, alerte. C'est observer cela qui est à la fois l'observateur et l'observation. Peu importe s'il y a des pensées ou non, la conscience demeure la même. Quand aucune déformation n'apparaît à la surface, l'eau peut-être reconnue comme eau. Quand une perturbation la façonne, elle devient comme une vague, mais jamais elle ne cesse d'être de l'eau. Aucun mouvement de surface ne peut lui faire perdre son statut d'eau ni lui faire perdre sa nature océanique. Méditer, c'est fixer son attention sur la nature océanique de la conscience. Rien ne peut donc perturber la méditation : en méditation nous ne sommes jamais dérangés par quoi que ce soit, car tout «dérangement» est encore perçu et porté par la même conscience, la même et unique réalité océanique.
Le retournement de l’attention vers sa propre source
Bien que le seul geste véritablement spirituel demeure la chose la plus ignorée au monde, il est en même temps d’une simplicité enfantine. Il s’agit du retournement de la flèche de l’attention à 180° vers ce qui perçoit. Dans ce retournement de l’attention vers sa propre source, toute l’activité égotique de la recherche vers un mieux plus tard ou ailleurs s’arrête. Nous découvrons alors avec stupeur et émerveillement, en amont des pensées et des perceptions, une Présence silencieuse et éveillée, sans commencement et sans fin, disponible depuis toujours.
Se tenir derrière les yeux !
Denis Marie
Voici les conseils d'un ami, Denis Marie, qui se trouve établi dans cette condition d'éveil depuis maintenant plusieurs années, sans que celle-ci ne l'ait plus quittée :
Parfois,
je dis aux gens de se tenir derrière leurs yeux.
Être juste là, derrière, comme s’il s’agissait
de fenêtres. Cela permet de couper court au mental et de “Voir”,
d’être très directement en relation avec tout “ce qui
Est”. On pourrait dire “habiter” son regard. J’appelle
cela vivre en “live”, ou encore, s’immerger dans le Vivant.
Je vous invite à le faire, à y revenir et à vous en souvenir,
sans créer de tension. Le plus souvent, nous recherchons cette Vie, cette
“intensité” par des artifices et des voies détournées.
Cependant, nous finissons toujours par “dessoûler” et cela
nous rend frustrés et insatisfaits. D’où l’importance
de ne pas compenser, de ne pas user d’expédients. Nous ne puisons
pas seulement notre nourriture dans le terrestre, mais aussi dans le céleste.
Dans un “contact” et une adhésion à l’Ouverture,
où s’actualise le battement du renouveau.
Tiré du Journal de l'éveil ordinaire de Denis Marie.
Lorsque vous êtes en méditation, ou impliqués
dans les activités de la vie quotidienne, plutôt que de batailler
avec vos "pensées", retournez l'attention vers elle-même
et regardez directement cela en vous qui pense. Le point n'est
pas qu'il y ait ou non des pensées, ni qu'elles soient calmes ou agitées, mais de demeurer dans un état
de clarté intérieure et de présence-conscience à
ce qui est et à ce qui s'élève dans l'esprit.
Lorsque vous portez votre regard, revenez à cela en vous qui voit. Lorsque
vous percevez un son, plutôt que de vous perdre dans le son entendu, prêtez
attention à cela, cet espace d'accueil en vous, qui entend. Si vous avez
un ressenti particulier, plutôt que d'être distrait par
cette sensation ou cette émotion, revenez immédiatement, au moment même où
la sensation apparaît, à ce "centre de conscience" toujours
présent et disponible, d'où elle s'élève. "Attrapez-vous
vous-même", enseignait un maître tibétain !
Ainsi, quelles que soient les expériences qui se manifestent, il est possible, d'instant en instant, et pour chacun d'entre nous, de revenir à cette conscience-miroir qui perçoit, évitant ainsi de se perdre dans le contenu des expériences elles-mêmes.
Quelles que soient les circonstances et votre condition mentale, vous saurez alors toujours rester présents à ce centre de perception impersonnel, demeurant sans effort en cet espace et cette immobilité intérieure.
PG
Être dans le "Je Suis"
Sans questions, sans effort, "être conscient d'être conscient".
Vous
vous asseyez et vous demandez : "qui suis-je ?".
Vous n'êtes pas supposé répondre à cette question.
Vous laissez un blanc après la question.
Dans ce blanc, dans cet espace vide,
si cette pratique fonctionne comme elle devrait,
vous expérimentez soudainement un sentiment de Présence
qui n'a rien à voir avec votre processus de pensées.
Votre propre sentiment d'une Présence consciente.
Vous étant...
Eckhart Tolle
Seuls
ceux qui sont capables de voir leur vrai visage sans un miroir, seront capables
de voir leur vraie nature.
Quelle sorte de vision est-ce là ?
Voir sans le miroir est voir non pas avec des yeux qui voient des objets mais
en tant que CELA qui voit,
c'est l'introspection ou inspection de la conscience par elle-même, là
où il n'y a personne qui regarde.
Voir vraiment n’est pas seulement un changement dans la direction de la
vision,
mais un changement en son centre même, dans lequel le voyant lui-même
disparaît.
Pour que l’illumination ait lieu le percevant doit juste se retourner
et s’éveiller au fait qu’il est "face à face"
avec sa propre nature – qu’ IL EST CELA.
Ramesh Balsekar
Le retournement de l'attention selon Plotin
Le retournement
de l'attention est la clef et le coeur de tout enseignement spirituel.
Voilà ce qu'il faut faire : ramener la conscience à sa propre
source.
"Mais regardant vers l'extérieur dans la direction opposée à celle de l'origine à laquelle nous sommes suspendus, nous ignorons que nous sommes un, comme des visages tournés vers l'extérieur qui à l'intérieur se rattacheraient à un sommet unique. Mais si quelqu'un pouvait se retourner, soit spontanément soit parce qu'il aurait la chance d'avoir les cheveux tirés en arrière par Athéna, il verrait Dieu, et lui-même et le Tout"
Plotin, Ennéades, extrait de Éveil et philosophie
Vu sur le blog de José Le Roy
La rotation de la conscience
"L'entrainement de la pleine conscience (...) permet d'effectuer une rotation orthogonale de notre conscience. Cela semble obscur, mais c'est quelque chose que nous sommes tous capables de faire, il s'agit de corriger un biais qui nous empêche de voir ce qui est juste en face de nous et nous permet de percevoir des choses qui nous échappent habituellement. C'est d'une certaine manière se guérir d'une sorte d'aveuglement collectif, ce qui est tout à fait en lien avec les transformations à mener dans le monde. Comme si on passait d'un monde plat en deux dimensions à une troisième dimension spatiale, perpendiculaire aux deux autres ? Cette rotation de la conscience nous permet de voir beaucoup plus que ce que nous nous autorisons à voir normalement et de laisser notre créativité et notre imagination se manifester. Quand nous pivotons dans notre conscience de sorte que le monde semble soudain plus grand et plus réel, nous entrevoyons ce que les Bouddhistes appellent la réalité absolue ou ultime, une dimension située au-delà de tout conditionnement capable de reconnaitre le conditionnement quand il survient."
John Kabat-Zinn
Retourner la lumière vers elle-même
Le
disciple : Concrètement, c'est quoi cet esprit vide et serein, cette
conscience véritable ?
Chinul : Cela qui me pose cette question est justement ton esprit vide et serein,
véritable conscience... Pourquoi ne pas retourner la lumière
vers elle-même, plutôt que de la chercher au-dehors ?
...
Du matin au soir, à travers les douze heures du jour, durant toutes tes
activités quotidiennes - quand tu vois, quand tu ris, quand tu entends,
quand tu parles, que tu sois en colère ou heureux, que tu fasses le bien
ou le mal - en fin de compte, qui a le pouvoir de faire tout ceci ? Parle !
...
Chinul : Tu entends le coassement de cette corneille et les appels de cette
pie ?
Le disciple : Oui.
Chinul : Remonte à leur source et écoute ce qui écoute
en toi. Est-ce que tu y perçois le moindre son ?
Le disciple : Là, il n'y a plus de sons ni de pensées.
Chinul : Ah, c'est merveilleux ! C'est la méthode du Bouddha de compassion
pour entrer dans le Réel. Je te le demande encore : tu as dit qu'il n'y
avait ni sons ni pensées en ce lieu. Mais s'il n'y en a pas, faut-il
pour autant dire que cela qui écoute est juste un espace vide ?
Le disciple : En fait, ce n'est pas vide. C'est toujours clair et jamais assombri.
Chinul : Quelle est donc cette essence qui n'est pas vide ?
Le disciple : Elle n'a jamais eu de forme, les mots ne peuvent la décrire.
Chinul : Telle est l'âme de tous les Bouddhas et de tous les maîtres,
n'en doute pas !
Comme cela n'a jamais eu de forme, comment cela pourrait-il être grand
ou petit ?
Comme cela ne peut être grand ou petit, comment pourrait-il être
limité ?
Comme il n'a pas de limites, il ne peut avoir un intérieur et un extérieur...
Pojo Chinul, maître zen coréen, Les Secrets de l’entraînement de l'esprit, trad. Jin Y. Park, in Buddhist Philosophy, essential readings, p. 353.
Cette
expérience transparente et vacante "d'être conscient d'être
conscient" apparaît dans le mental en tant que la connaissance "je
suis" ou "je suis conscient". Elle rayonne dans nos sentiments
en tant qu'expérience de la paix, du bonheur et de l'amour et dans nos
perceptions en tant qu'expérience de la beauté. C'est de cette
façon que la simple connaissance de notre propre Être se manifeste
au niveau de l'être humain dans les sphères de la pensée,
du sentiment et de la perception.
Cette simple connaissance de notre Être propre, sa connaissance de lui-même,
est à la fois le chemin et le but; simultanément l'ultime pratique
spirituelle et le but de toute pratique spirituelle — être conscient
d'être conscient.
La Conscience se connaît toujours. Elle ne peut pas "ne pas se connaître" car "connaître" est sa nature. Cependant, elle se connaît parfois sans le savoir, sans se reconnaître. Elle n'est pas consciente d'être consciente d'elle-même.
Rupert Spira
Cela devient vraiment conscient
Dans le courant
de la méditation,
Avec le temps ne subsiste aucune différence
Entre la conscience et
Celui qui est conscient.
Le penseur et la pensée sont également
Le jeu de l'esprit.
La scission entre celui qui perçoit et ce qui est perçu,
Entre le sujet et l'objet, disparaît.
Auteur et acte
Ne sont plus différents -
Tout se passe dans l'étendue de la conscience.
L'esprit est conscient de lui-même
Et repose dans son état naturel,
Sans celui qui voit et ce qui est vu.
C'est la non-vue;
C'est la conscience naturelle.
L'esprit est conscient,
Mais le sujet n'est plus présent.
Cela devient vraiment conscient -
Une parfaite certitude.
Guendune Rinpoché
Faire un pas en arrière dans sa conscience
On s'aperçoit qu'il suffit de faire un pas en arrière dans sa conscience, juste un petit mouvement de retrait, et l'on entre dans une étendue de silence par-derrière. Comme s'il y avait un coin de notre être qui avait les yeux à jamais fixés sur un grand Nord tout blanc. Le vacarme est là, dehors, la souffrance, les problèmes, et on fait un léger mouvement intérieur, comme pour franchir un seuil, et, tout d'un coup, on est en dehors (ou en dedans ?) à mille lieues et plus rien n'a d'importance, on est sur des neiges de velours. L'expérience finit par acquérir tant d'agilité, si l'on peut dire, qu'en plein milieu des activités les plus absorbantes, dans la rue, quand on discute, quand on travaille, on plonge au-dedans (ou en dehors ) et plus rien n'existe, qu'un sourire — il suffit d'une fraction de seconde.Alors on commence à connaître la Paix; on a un Refuge inexpugnable partout, en toutes circonstances. Et on perçoit de plus en plus tangiblement que ce Silence n'est pas seulement au-dedans, en soi; il est partout, il est comme la substance profonde de l'univers, comme si toute chose se détachait sur ce fond, venait de là, retournait là. C'est comme un creux de douceur au fond des choses, comme un manteau de velours qui enveloppe.Et ce Silence n'est pas vide, c'est un Plein absolu, mais un Plein sans rien dedans, ou un Plein qui contient comme l'essence de tout ce qui peut être, juste avant la seconde où les choses vont naître — elles ne sont pas là, et pourtant elles sont toutes là, comme une chanson pas encore chantée.
Satprem
Voyez la différence entre être attentif à une chose et être attentif à l'attention elle-même. Dans cette dernière perspective, la saisie des objets se résorbe pour ne laisser qu'un seul objet : la conscience elle-même. La conscience-sujet n'étant jamais objet. La relation sujet-objet de la conscience à la conscience s'éteint forcément pour ne laisser que la conscience elle-même, non-sujet non-objet, contenant sans contenu, lumière sans image, présence pure.
Jean Marc Mantel
Ce qui est important, ce n'est pas ce dont nous sommes conscient. Ni les pensées ni les émotions ni les sensations, ni les situations, ni les apparitions, rêves ou chimères.
Ce qui est important c'est ce qui en nous est la conscience de toutes ces perceptions, et notre expérience et connaissance directe de celle-ci. Ce qui est important c'est cette conscience elle même ! C'est ce que nous sommes et non ce que nous percevons.
Ce percevant est primordial, absolu ; le perçu est secondaire et relatif. C'est la fine pointe de la conscience où tout apparaît et disparait. Et c'est, ultimement, ce qui demeure. C'est l'amour et la paix réelle.
Charles Coutarel
La Conscience qui se contemple elle-même est une méditation non-duelle.
Ramesh Balsekar
Le mot de la fin revient sûrement à Nisargadatta Maharaj :
Qui peut
être conscient d'être conscient si ce n'est la conscience elle-même
? Existe-t-il une autre entité ?
La conscience est là, elle est toujours consciente d'elle-même,
le seul ennui est que cette conscience se soit identifiée au corps !
©
Compilation : Patrice Gros/Reikido France/Éveil
Impersonnel
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Patrice Gros, Formateur et thérapeute énergéticien Reiki ; Facilitateur et praticien Access Bars® ; Praticien FaceLift® ; Praticien en Processus corporels et énergétiques Access ; Praticien en Régulation émotionnelle et sensorielle (TiPi) ; Praticien-conseil en Thérapie Fréquentielle Healy ; Écrivain, et créateur des sites "Reikido France" & "Éveil Impersonnel" ; Modérateur du forum Mon Healy.